La Mule

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The-Mule affiche

En ressortant de la salle, le sentiment ne fait que grandir d'avoir vu avec La Mule un film exceptionnel. Il faut dire que j'attendais le dernier film de Clint Eastwood avec beaucoup d'impatience. Néanmoins, je n'avais pas beaucoup d'aspirations particulières car la seule joie de retrouver l'acteur devant sa propre caméra suffisait amplement à assouvir mon plaisir dès le départ.

Très rapidement, j'ai compris ce qui avait séduit le grand Clint dans cette histoire : Earl Stone, ancien horticulteur de 90 ans dont l'entreprise a fait faillite et fâché avec sa famille, accepte de transporter de la drogue pour le Cartel mexicain. Dans le jargon, on appelle ces passeurs des "mules". Son caractère indépendant et imprévisible font rapidement de lui un des meilleurs transporteur, ce qui lui vaut d'être pourchassé par Colin Bates,un agent de la DEA ( Drug Enforcement Administration - Administration pour le contrôle des drogues).

Comme tous les films qu'il a réalisé ces dernières années, Clint s'intéresse donc à des faits s'étant réellement déroulé. Cet aspect en dit long sur la capacité à trouver dans le Réel une matière bien plus riche permettant de raconter des histoires parfois pourtant à peine croyable. Il est rappelé dans le générique de fin, très sobre, que l'histoire est adapté d'un article paru dans un journal relatant ce fait divers: celui de Leo Sharp, vétéran de la seconde guerre mondiale devenu à 90 ans transporteur de drogue pour le cartel de Sinaloa. Ce final est à l'image du film tout entier, époustouflant, comme je vais l'expliquer un peu plus loin. En effet, rarement, et peut-être même jamais à ce point, il n'aura été donné l'occasion de voir une telle correspondance entre l'objet du film et son auteur.

Mule 4

I. Un film exceptionnel

 

Exceptionnel, le film l'est donc selon moi à plusieurs titres :

  • C'est d'abord un film réalisé par un homme de 88 ans, joué par un homme de 88 ans, qui interprète un personnage de presque de son âge, puisque le héros a 90 ans et cela est tellement évident qu'on en oublie qu'il s'agit d'une gageure pour un film qui sort en 2019. D'autant plus que Clint porte littéralement le film sur ses épaules. Pour son grand retour devant la caméra après presque 10 ans d'absence, il démontre de manière époustouflante qu'il reste aujourd'hui encore un acteur incroyable, et qu'il a conservé quasi-intacte une photogénique formidable. Je continue de penser que Clint Eastwood jouira jusqu'au bout d'une sorte de phénomène de persistance rétinienne : nous l'avons côtoyé jeune, et il paraissait alors déjà marqué par la vie, puis nous l'avons suivi plus âgé, mais nous continuons encore aujourd'hui de voir derrière le poids des ans l'homme élégant et fort qu'il fut. Je développerai ailleurs cette idée, qui octroie une sorte d'aura à ces acteurs qui confère au mythique. Sean Connery, ou encore Harisson Ford en sont des exemples.
  • C'est ensuite un film qui exploite une thématique originale. En effet, le personnage de ce que l'on appelle désormais "senior", personne âgée ou encore péjorativement vieillard n'est pratiquement jamais exploité au cinéma, et en tout cas jamais propulsé au rang de protagoniste principal d'une l'histoire. Ici, Clint se confronte dans le même cadre aux personnages de dealers, présentés comme jeunes, musclés et tatoués. Il y a une sorte de rapport de force qui s'instaure à l'intérieur de ces images : même si l'on sait qu'ils sont plus forts que lui d'un point de vie physique, on sait pertinemment que Clint peut avoir le dessus avec ses répliques cultes qui peuvent surgir à tout moments. C'est la persistance rétinienne dont je parlait au dessus. Cela lui permet d'explorer ici une sorte de rapport de force différent d'un corps à d'autre corps : la force physique s'oppose à la force morale.
  • Le film est une sorte de Road-Movie social. A travers l'itinéraire géographique du personnage, c'est tout le cheminement intérieur du personnage qui nous est donné à voir. Cette trajectoire intérieure évoque presque irrésistiblement celle de son interprète, et se double de la vision de son auteur sur le monde, et en particulier sur ce qu'est devenue l'Amérique aujourd'hui. Je démontrerai ce second niveau de lecture du film plus loin. Pour l'heure, soulignons juste ce caractère exceptionnel du film qui permet à Clint de dresser une sorte de bilan de sa vie, et au delà, de questionner le sens général de l'existence : que laisse t-on derrière soi lorsqu'on arrive au crépuscule de sa vie. Son introspection est fascinante autant que son rapport à la vieillesse.
  • Si je veux poursuivre cette réflexion, à l'époque de Gran Torino, film que j'ai eu l'occasion d'analyser en profondeur lors de mon cursus en école de cinéma, il était facile de penser qu'on assistait au dernier film du dernier des géants. Certains s'aventuraient à parler de film testamentaire. L'hypothèse était même confirmée puisque je montrais qu'Eastwood mettait en scène sa propre mort dans ce film. Même si la tentation est facile de renouveler cette hypothèse avec La Mule, je ne m'y risquerai pas pour ma part, pas plus que je n'y croyais il y a 10 ans. Néanmoins, je trouve que le final est tout de même extrêmement poignant. D'un point de vue narratif, il est certes prévisible. Mais c'est mis en correspondance avec la carrière d'Easwood qu'il apparait le plus signifiant : mis à l'ombre dans un pénitencier, Earl cultive ses fleurs, revenant en quelque sorte à sa passion, qui fut son métier. Le gros plan sur la fleur de fin fait écho avec celui de la fleur du prologue, qui expose le personnage à une époque plus glorieuse dans laquelle ses affaires étaient florissantes. C'est un peu la métaphore du jardin secret. La caméra qui s'éloigne pudiquement laisse voir un plan général et se fixe au lointain. L'image nous montre la silhouette voutée marcher en direction de la gauche, qui est symboliquement représentative d'un retour en arrière, jusqu'à disparaitre doucement de l'écran, pendant que la vie tout autour continue de suivre son cours. Il est tentant de voir qu'Eastwood, qui est revenu sur ses pas en discourant sur sa trajectoire de vie, disparait doucement, presqu'imperceptiblement, et qu'il continuera dans un futur qui s'écoulera tout aussi imperceptiblement jusqu'au bout de cultiver ses fleurs, en somme de donner vie à sa passion et de faire du cinéma.

 

La petite fille d'Earl fait le lien avec le reste de sa famille
La petite fille d'Earl fait le lien avec le reste de sa famille

II. Une double lecture du film

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Comme je l'ai annoncé plus haut, il y a deux façons de voir La Mule, et donc deux niveaux de lecture qui peuvent être mis en correspondance. La première est celle qui consiste à adopter la posture de spectateur d'une chronique sociale aux accents de thriller. Le scénario reprend le même concept dramaturgique que Breaking Bad : afin de faire face à ses difficultés existentielles, un homme normal glisse progressivement vers le trafic de drogue jusqu'à devenir une pointure dans ce domaine. Mais Earl est le contrepied de Walter White. La comparaison est d'autant plus tentante et facile pour moi puisque je viens de visionner l'intégrale de la série de Vince Gilligan juste avant. Pourtant, le scénario est bien différent de la célèbre série, comme peut le laisser penser une bande annonce un peu trompeuse. D'ailleurs, si je devais citer un des défaut majeurs du film selon moi, c'est justement cette bande-annonce qui oriente les attentes du spectateur vers des directions que le film ne prend jamais véritablement. Malgré tout, sous ce seul angle social, le film est vraiment très bon.

Mais la deuxième façon d'appréhender le film se veut plus subtile encore, puisqu'elle propose de le voir à la lumière des particularités liées à son auteur. Sous cet angle là, le film passe de très bon à exceptionnel. Tout d'abord, le film respecte les critères du cinéma de Clint. Dans la filmographie d'Easwood, il faut distinguer les films avec Clint en tant qu'acteur et les films sans Clint acteur. Dans le premier cas, il y a une sorte de point commun entre tous les personnages qu'il a choisi d'interpréter : il s'agit souvent de l'histoire d'un personnage solitaire et entêté qu'il se plait à interpréter, à un point tel qu'on devine qu'il est dans la vie quelqu'un doté d'un caractère très fort.

La vieille école.

Le film constitue un modèle de classicisme formel, tel qu'on n'en fait plus que rarement aujourd'hui. En cela, il faut remarquer d'emblée que cette façon de procéder fonctionne et de plus, se révèle d'une efficacité indéniable. Cela devrait selon moi trouver un écho envers toutes les formes de montages actuels, où les réalisateurs tendent à penser qu'il faut déstructurer les étapes du scénario afin de rendre le spectateur plus actif, de proposer un montage toujours plus rapide, toujours plus rythmé sous peine de lasser ce même spectateur, qui se retrouve complètement chloroformé. Si cette démarche est efficace dans bien des cas et dans l'air du temps, la forme épurée et classique proposée systématiquement par Clint Eastwood dans chacune de ses oeuvres démontre son efficacité. Je parlerai plus d'une économie dans la grammaire cinématographique, qui devrait obliger les cinéastes à revenir à l'essentiel : savoir bien raconter une histoire. Eastwood prend littéralement le spectateur par la main, et déroule son scénario de manière linéaire. Tout y est clairement expliqué, montré et disséqué;  tout y est utile. Ce modèle de classicisme est énoncé dès le prologue, scène d'exposition de son personnage. L'essentiel est dit en deux minutes: le personnage principal est présenté à l'époque de sa réussite professionnelle, mais dévoile la faillite de sa vie familiale. D'entrée, il est exposé son franc parler, et on s'aperçoit à quel point Clint aime jouer ce type de personnage irascible, égoïste, qui n'a fait que décevoir sa famille. Les failles du personnage permettent au cinéaste de proposer ensuite une trajectoire narrative qui débouche sur une possibilité de rédemption. Le scénario de déroule en entier de façon linéaire, sans aucun flash-back ou autre perturbation temporelle ou stylistique. Tout est fait pour profiter au maximum de cette histoire en donnant au spectateur l'ensemble des éléments visant à sa compréhension.

Le discours politique

Il est inévitable de penser ici aux convictions politiques de Clint. Sa vision du monde, et de l'Amérique en particulier, est celle d'un conservateur. Son implication politique l'a amené à soutenir la candidature de Donald Trump aux dernières élections, et à critiquer sévèrement Obama. On se souvient notamment de son discours face à la "Chaise vide " de l'ancien président. A bien y regarder, son cinéma retranscrit ses valeurs depuis toujours. Sa vision politique est implacable : les latinos sont des vendeurs de drogue et les afro-américains ne savent pas réparer leur voiture. Les transports de drogue qui se succèdent sont à chaque fois justifiés, comme une sorte de running gag, par un besoin d'argent de ses proches. Clint montre que la classe sociale moyenne s'appauvrit. Il montre que des retraités peuvent être expropriés. Si les personnes vulnérables, comme les retraités par exemple dans son cas, font du trafic de drogue, c'est parce qu'ils ne sont pas aidés par le système et qu'ils n'ont pas d'autre choix que de trouver des moyens de se procurer de l'argent. C'est une nécessité de survie.

Puisque sa démarche cinématographique, nous l'avons dit, implique qu'aucune scène ne soit gratuite, je me pencherai plus précisément ici sur trois exemples, dans lesquels le comique nait d'un décalage temporel entre Earl et son époque. Cependant, si ces scènes peuvent également apparaitre comme autant de gags, respirations salutaires dans le film, elles n'empiètent jamais sur le caractère crépusculaire du film:

  1. Earl s'arrête afin de prêter main forte à un couple de couleur en panne sur la route. Ce faisant, après avoir chargé une nouvelle fois Internet "qui ne sert à rien", il s'adresse au couple en les traitant de "Noirs". Si le couple lui fait part de sa maladresse de langage, il excuse le vieux monsieur d'une "autre époque". Ce qu'il faut comprendre ici, c'est qu'en aucune façon, dans la bouche et dans l'esprit de Earl, il n'est question de choquer le jeune couple. Cette forme de langage est tout bonnement normale pour lui.
  2. Dans le même ordre d'idée, une autre séquence savoureuse met Earl en présence d'un gang de Bikers comme seule l'Amérique peut en produire. Au bout d'un laps de temps, il s'aperçoit que ce dernier est exclusivement composé de femmes. Il leur adresse alors une expression du style "Salut les Gouines". Encore une fois, il n'est nullement question de vexer quiconque ici, puisque pour Earl cette façon de s'exprimer est tout a fait normale.
  3. Enfin, Earl est régulièrement montré en compagnie de prostituées. Il est rare de voir un homme aussi âgé impliqué dans des parties à trois, avec de très jeunes filles. Ces séquences soulignent qu'il s'agit ici de vénérer une sorte d'identité masculine virile et affirmée.

Comme Harry Calahan ou Walt Kowalski, son personnage dans Gran Torino, Earl n'est pas là pour donner à l'écran un modèle "politiquement correct". Pour autant, il rappelle que ses tournures de phrases et son vocabulaire ne sont par forcément mauvaises, puisque seules ses actions comptent réellement. Il vient à l'aide au couple de couleur comme il a en tête de ramener un des dealers sur le droit chemin. Bradley Cooper, dans la célèbre scène du restaurant dont je parlerai plus loin, lui dit justement qu'il est "sans filtre".

 

avec sa propre fille, Alisson Eastwood
avec sa propre fille, Alisson Eastwood

III La notion de transmission : une leçon de vie.

en train de diriger Andy Garcia, qui tient le rôle d'un chef de Cartel
en train de diriger Andy Garcia, qui tient le rôle d'un chef de Cartel

Earl Stone est un homme qui raconte ses erreurs passées et qui est passé à côté de sa vie privée. Ces erreurs de vie, si l'on peut dire, font écho au parcours de Clint lui-même. On sait qu'il a passé sa vie sur les tournages, ce qui lui a valu plusieurs mariages et autant de divorces. Comme Earl, Clint s'est brouillé avec sa fille principalement pour la même raison : son absence en tant que père. On retrouve d'ailleurs cet aspect dans plusieurs de ses rôles, comme chez Luther Whitney, son personnage dans Les Pleins Pouvoirs. Ici, il tombe réellement les masques puisque la frontière entre fiction et réalité est tellement mince, que c'est sa propre fille, Alisson Eastwood, qui interprète sa fille à l'écran. La dernière réplique de sa fille à l'écran résonne terriblement "Au moins maintenant, on saura où tu es ".

Il faut remarquer encore une fois une direction d'acteurs parfaite. J'ai particulièrement apprécié Dianne West dans le rôle de Mary, l'épouse d'Earl. Elle fait preuve de beaucoup de talent et la séquence de l'hopital donne lieu à une intense émotion entre ce vieux couple qui se retrouve sur le tard. Comme me l'a dit ma petite amie, si Earl a de multiples relations sexuelles ailleurs, ses véritables sentiments sont pour celle qui restera la mère de son enfant et la femme de sa vie. Il le lui avouera juste avant qu'il ne soit trop tard.

Le parcours de rédemption du personnage passe par l'humanisme dont il fait état tout au long du film. C'est un peu, une nouvelle fois, un discours à l'adresse du spectateur sur ce que devrait être un homme aujourd'hui : élégant, assumant ses erreurs, sage. Son message est clair et répété plusieurs fois et les leçons que nous devons en tirer sont explicites et clairement dites lors d'une scène clé du film. Lors du jeu du chat et de la souris, il rencontre le policier en charge de sa capture dans un restaurant. La scène évoque irrésistiblement celle de "Heat", dans laquelle DeNiro et Pacino se retrouvent pour converser dans un restaurant. La situation est un peu comparable ici, hormis le fait qu'aucun des deux ne sait qui est réellement son interlocuteur. Ce rôle de policier tenace, il était important qu'il échoie à Bradley Cooper bien plus peut-être qu'à aucun autre acteur. Il faut se rappeler que Bradley Cooper a été son American Snipper, film qui est historiquement à ce jour son plus grand succès commercial. Le même Bradley Cooper vient de passer à la réalisation cette année avec A Star is Born. Il est donc assez tentant et facile de voir une sorte de passage de flambeau. Avec lui, Earl -Clint a une conversation qui pourrait presque être celle d'un père avec son fils. Il voit l'occasion de se rattraper en tant que père en prodiguant des conseils de vie, et cela rappelle les conversations entre Walt et le jeune Tao dans Gran Torino.

  1. Peu importe la manière de parler tant que l'on reste quelqu'un de bon. C'est notre façon de réagir qui prouve que l'on est un Homme.
  2. Dans notre existence, ce qui compte n'est pas forcément de faire fortune, mais c'est de profiter de ceux qu'on aime le plus longtemps possible. Le discours du film est clairement à l'adresse de ceux qui font passer leurs proches, leurs famille après tout le reste. Il y a une dimension christique dans ce discours qui peut se rapprocher une nouvelle fois de celle de Gran Torino. Je renvoie à mon travail sur ce film afin d'expliquer cet aspect là.
  3. Enfin, il y a cette notion d''individualisme, que ne renierai pas Mc Goohan : certes, Earl a délaissé sa famille pour son travail, mais même au mépris du danger, il reste cet homme à l'aspect imprévisible et incontrôlable, qui déstabilise même les hommes de mains qui sont en charge de sa surveillance. En surprenant continuellement et en bousculant les règles, il devient le meilleur dans son domaine. Un peu comme le cinéaste en surprenant constamment les attentes de son public par : un film d'amour avec Sur la Route de Madison, un film où il se place dans le rôle de victime avec Un frisson dans la nuit, etc.
  4. Sa vision du monde moderne apparait un peu comme celle d'un sage. Il se moque de son âge, et apparait en décalage constant face au progrès : portable et textos, internet. Le comique de la situation est que ce sont les dealers de drogue qui lui apprennent à faire des textos. Clint est à l'image de son personnage : un anachronisme à lui tout seul. Ce faisant, cela lui permet de mieux critiquer notre génération, qui ne sait rien faire sans avoir recours à Internet pour trouver des tutos.

 

avec Bradley Cooper

Conclusion

Michael Pena joue le rôle de l'adjoint de Bradley Cooper
Michael Pena joue le rôle de l'adjoint de Bradley Cooper

Je suis sorti de ce film assez ému. Clint accomplit, comme son personnage, sa rédemption avec ce film si étrangement lié à sa vie. Ce n'est pas un hasard s'il a tenu à interpréter lui-même ce rôle, et qu'il a poussé la vraisemblance jusqu'à donner à sa propre fille, Alisson Eastwood, le rôle de sa fille à l'écran. Peut-être a t-elle, elle aussi, fait sa propre thérapie à l'écran en se réconciliant avec son père par le biais de ce film.  Il questionne en tout cas sa propre existence, le rapport à la vieillesse et expose une sorte de leçon de vie d'une rare puissance. Il y a une mélancolie douce qui nous étreint à la fin, celle du temps qui passe, celle des regrets.

J'aime l'idée qu'il n'est jamais trop tard pour demander pardon et reconnaitre ses erreurs. La leçon de vie me parle aussi lorsqu'il dit que le travail ne représente pas la vie et qu'il n'est pas aussi important que les moments de bonheur partagé en famille.

 

"Rien n'est plus important que la famille. Ne faites pas comme moi. J'ai fait passer le travail avant la famille. Je pensais qu'il fallait avant tout être quelqu'un dans la vie, quitte à être une nullité à la maison. J'ai été un père lamentable, un mari lamentable. J'ai tout gâché. Je ne méritais aucun pardon....Tout ce que je peux dire, c'est que je regrette."
Earl Stone - Clint Eastwood

avec sa femme, campé par Dianne Wiest
avec sa femme, campé par Dianne Wiest
Commentaires
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2 Responses

  1. Anne Lacaze
    | Répondre

    Super !!!! Ça donne envie de le revoir ainsi que Gran Torino..

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