Lettre à l’attention de M. Robert Conrad

Posté dans : Série Télévisée 1

Cher Monsieur Robert Conrad,

Je suis terriblement triste en apprenant votre départ seulement à quelques jours d’intervalle de celui qui restera également pour toujours un de mes acteurs préférés : Kirk Douglas. Pour cette raison, je me sens dans l’obligation de vous écrire aujourd’hui. Il faut que je vous exprime ce que je n’aurai pas l’occasion de vous dire de vive voix dans cette existence terrestre. Malheureusement. Malheureusement je n’ai pas eu la chance de vous rencontrer réellement dans cette vie. Et Dieu sait que j’aurai tellement aimé. Ce que je veux vous dire est simple, mais tellement important pour moi : vous avez littéralement émerveillé mon enfance. L’aura que vous dégagiez est encore sur moi en cet instant, et je crois bien que vous avez contribué à la construction de l’homme que je suis aujourd’hui en représentant simplement ce modèle masculin idéal aux yeux du petit garçon que j’étais. Vous ne pouvez pas imaginer ce que vous avez représenté pour le jeune enfant que j’étais, qui nourrissait son imagination avec des Bd de tous genre, qui s’évadait avec les super héros de la célèbre revue « Strange« , avec la télévision qui proposait à mes yeux éblouis « Goldorak » ou encore  » Albator« . Lorsque je vous ai vu la première fois, j’ai réalisé que ces héros légendaires existaient réellement dans la vraie vie. « Les Mystères de l’Ouest« .Je me souviens encore de l’étonnement de ma famille et de mes amis lorsque l’enfant que j’étais disais à tous, tout autour de moi, que lorsque je serais plus grand, je voulais devenir Robert Conrad. Je copiais déjà votre démarche, votre façon de bouger, de marcher, toutes vos attitudes et votre façon d’être. Dans la cour de l’école, je devenais James West. Dans les moments difficiles, j’étais Robert Conrad. Tout cela, je vous l’assure, est encore présent en moi aujourd’hui. Un peu à la manière d’un fils spirituel. Vous m’avez aidé à grandir. Vous êtes l’image de ce père que je n’ai jamais connu dans ma vraie vie. Aujourd’hui, je veux toujours être Robert Conrad. James West est pour toujours mon idole. 

J’ai tout un tas de souvenirs qui ressurgissent en masse de ces instants que je partageais avec ma grand-mère autour du vieux poste Thomson en noir et blanc. Ma Mémé adorée, et plus tard ma Maman également, ont partagé de façon bienveillante mon enthousiasme d’enfant. Je ne sais pas si elles en comprenaient tous les enjeux, mais sans doute devaient-elles se dire que vous ne représentiez pas un si mauvais modèle pour un petit garçon qui n’avait pas de papa. J’ai du patienter un peu avant de vous admirer dans votre complet bleu ciel, avec la télévision en couleur. A cette époque, je ne comprenait pas tous les différents niveaux de lecture ce cette série atypique, et je me dis qu’il faudra maintenant que j’analyse ici les nombreux aspects de cette oeuvre. Je vous le dois bien. Je vous l’avoue : j’adore parler de vous. J’ai bien sur inévitablement des épisodes préférés des « Mystères de l’Ouest« , comme « La nuit de la Soucoupe volante » ou bien encore « La nuit des bagnards« . Chaque épisode constituait un cérémonial bien orchestré qui s’organisait les samedis après-midi à l’heure du gouter. J’adorais plus que tout expliciter vos exploits à l’écran à ma Mémé. Avec le recul, je reconnais que ça devait être assez difficile à supporter pour elle. J’expliquais sans oublier le moindre détail combien vous étiez le plus malin et le plus fort. Oui, pendant que les autres enfants passaient leurs temps à jouer ou à faire du sport. moi j’étais confortablement installé devant ma télé car j’avais rendez-vous avec vous, Monsieur Robert Conrad. Votre nom, Robert Conrad, me réjouissait dès qu’il apparaissait à l’écran. Vous êtes un des premiers acteurs dont j’ai pu identifier le nom au générique. Vue sous cet angle, on peut dire que vous êtes surement à l’origine de ma cinéphilie. Je conserve aujourd’hui encore pieusement toutes les BD adaptées en français de cette série, dans lesquelles je vous retrouvais fidèlement crayonné. Tout ces moments partagés ensemble représentaient une véritable petite fête, dont j’attendais comme les étapes d’un sacrement chaque figures imposée : le célèbre générique et sa musique inoubliable, les scènes espérées de bagarres et de cascades que vous faisiez vous même, cela se voyait, et puis Gordon, « Artie » comme vous seul l’appelait et ses déguisements qui nous surprenaient tant, la locomotive où vous habitiez tous les deux, vos innombrables gadgets que j’apprenais à reconnaitre, et bien sur Miguelito Loveless, votre ennemi préféré que j’adorais également. Je me souviens encore de l’annonce du décès prématuré de Ross Martin, qui m’avait beaucoup touché il y a bien des années. Vous voilà tous trois réunis désormais. Ce soir, je vais vous rendre hommage en visionnant une millionième fois des épisodes adorés que je connais par coeur..

J’ai ressorti ma collection 😃

Et puis, bien sur, il y a tout le reste. Toutes ces retrouvailles qui se produisent comme des fêtes de famille où l’on reçoit la visite d’un parent éloigné. A chaque fois, c’était un bonheur et une fête. Vous m’avez fait pleurer déjà une fois avec votre interprétation inoubliable de l’explorateur français « Pasquinel » dans la grande saga « Colorado« . Dans cette fresque flamboyante, il faut retenir votre jeu d’acteur émouvant, tout empreint de sensibilité qui montre, peut-être plus qu’ailleurs, toute l’étendue de votre talent. A la suite, j’ai acheté l’énorme roman de James Mitchener, dans lequel Pasquinel avait vos traits. Mon plus gros livre, la lecture de mon premier véritable roman, c’est donc à vous que je le dois également.  Et il y eu ensuite, quelques années plus tard, nos retrouvailles avec Papy Boyington qui a illuminé mes dimanches après-midi avec les mythiques « Têtes brulées« . Je me souviens de tout : le chien Barbak, votre avion Corsair, la bande de copains pilotes casse-cou, le colonel Lard, les îles de Vella La Cava et d’Espritos Marcos et bien sûr les combats aériens. Vous raviviez mon intérêt pour l’Histoire, et plus particulièrement pour celle de la seconde guerre mondiale. 

dans le rôle de Greg "Papy" Boyington
dans le rôle de Greg « Papy » Boyington, leader des « Têtes Brulées »

Les réalisateurs de cinéma n’ont pas su vous voir, mais vous étiez une véritable star de la télévision. Il y eu cette série, « High Mountain Rangers « , où vous aviez le privilège de jouer aux côtés de vos véritable enfants, Christian et Shane, qui fut injustement boudée en France. Je me souviens également de « Sloane« , cet agent si spécial qui l’était encore plus à mes yeux, de cet « Homme de Vienne » et encore de cet épisode de Columbo où vous campiez le rôle du méchant Milo Janus qui prônait les vertus du sport face à Peter Falk. Même dans cette posture d’antagoniste, je ne suis pas parvenu à vous détester et je prenais même votre parti. Je n’oublie pas également le français Jacques Thébaut, qui fut votre voix inimitable tout en étant à la fois aussi celle de mon Patrick Mc Goohan. Il y a tant à dire sur vous : l’acteur, le producteur, le réalisateur et même le chanteur. Ces dernières années, nous nous sommes un peu perdu de vue. J’ai appris que vous poursuiviez depuis lors une carrière d’animateur radio et que vous aviez animé votre émission jusqu’en Juillet 2019. Il faudra aussi que je trouve à voir le film que vous avez réalisé « The bandits ». Que de belles occasions encore nous aurons de nous revoir, à travers toutes ces productions qu’il me reste à découvrir et qui ressortiront bien un jour ou l’autre de leur tiroir. 

Inoubliable dans le rôle de « Pasquinel »
« Colorado Saga », gigantesque fresque de près de 1000 pages de James Mitchener

Déjà, on apprends des choses sur vous : vous exerciez en tant que Shériff, vous souteniez de nombreuses  associations en tant que bénévole en faveur des vétérans de guerre et en faveur des personnes atteintes de sclérose en plaques. Vous étiez un héros dans la vraie vie, et ça, bien sur, ça ne m’étonne pas. La dernière fois que je vous ai vu, c’est dans un film, « La course au jouet », une comédie de Noël avec Arnold SchwarzeLnegger réalisé par Brian Levant en 1996. Je vous découvrais avec de beaux cheveux blancs, mais en même temps, je réalisais que même plus âgé, vous conserviez tout votre charme et de surcroit, vous montriez encore une nouvelle facette de votre talent. Quel dommage qu’aucun autre réalisateur n’ai su exploiter ce côté. J’aurai adoré, car je suis persuadé que vous aviez encore tant à nous donner. 

Sloane, Agent très spécial
Sloane, agent très spécial

Quelle grande admiration vous continuez de susciter en moi à ces seules évocations. Ces souvenirs, tout comme vous même, êtes désormais immortels. Normalement, je devrai dire que vous allez me manquer, mais je ne le ferais pas car en réalité, vous vivrez toujours en moi, et je voulais que vous le sachiez. Vous pouvez compter sur moi pour propager votre talent et pour vous faire connaitre aux nouvelles générations, qui je le constate, vous connaissent assez peu. Déjà, ces quelques lignes réussiront-elles, je l’espère, à réveiller de l’intérêt pour votre carrière.

Merci pour le modèle que vous représentez, pour tous les rêves que vous m’avez apportés, pour les valeurs que vous m’avez inculquées et transmises et ,même si ça peut vous paraitre spécial, merci pour m’avoir accompagné dans les moments difficile où vous m’avez inspiré…

Merci pour tout…

En train d’expliquer la fascination qu’opère Robert Conrad à ma Maman
Commentaires
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  1. Anonyme
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