Le Jeu de la Dame – The Queen’s Gambit

Posté dans : Série Télévisée 2

Rarement, et peut-être même jamais dans cette mesure, une histoire aura placé son contexte autant en avant. Un contexte qui constitue en réalité le véritable sujet de la série, qui prends le pas sur tous les autres développements narratifs, et dont les subtilités sont autant d’arcanes inaccessibles aux simples profanes. Est-ce cet aspect assez hermétique qui explique la traduction française de la dernière série à succès sorti sur la plateforme Netflix « Le Jeu de la Dame » ? En effet, le titre original « The Queen’s Gambit », que l’on peut traduire littéralement par Le Gambit de la Reine renvoie à une ouverture particulière du jeu des échecs. D’un point de vue technique, le gambit consiste à sacrifier un pion en début de partie afin d’obtenir un avantage positionnel. De la même façon, il est fait mention dans la série de l’existence d’un gambit du Roi. Car en effet, la série ne parle pas du jeu de dames, comme son titre français pourrait le laisser entendre, mais bel et bien du noble jeu des échecs. Peut-être, pour rattraper cette transcription étonnante, a-t-on voulu ici souligner l’itinéraire hors normes d’une jeune héroïne évoluant dans un milieu essentiellement masculin à une époque, les années soixante, qui plaçait la gent féminine essentiellement dans les foyers. Et effectivement, en y regardant mieux, la série nous parle aussi de cette thématique, et de bien d’autres entremêlées , de façon plus ou moins insidieuse. En tout état de cause, une série qui parle d‘un jeu ne pouvait certes passer inaperçue à mes yeux. Et c’est surtout cela qui a d’abord suscité mon intérêt. Même si la série rencontre un véritable succès à la fois public et critique, je vais tenter d’expliquer pourquoi, à mes yeux, elle est tout de même hors normes.

I. « C’est tout un univers qui se retrouve dans 54 cases » 

Le célèbre champion Gary Gasparov, qui a chorégraphié toutes les parties d’échec de la série

A mon avis, le jeu de la dame s’inscrira au panthéon des séries pour trois raisons essentielles, qui la rendent assez singulière et exclusives :

  • Premièrement, elle est à ce jour, je pense, une des seules à placer son contexte général au premier plan. Avant même de s’attacher à ses protagonistes, la série parle ainsi de manière assez approfondi du jeu des échecs. Ses règles, ses techniques, son environnement compétitif sont ainsi scrutés avec beaucoup de détails de l’intérieur à travers toute une galerie de personnages dont Beth, en tant qu’héroïne, semble être à la fois la synthèse et l’accomplissement. En allant plus loin, on peut remarquer qu’en effet il existe très peu de personnages gravitant autour de Beth qui n’ont pas de relations directe avec le noble jeu. On s’attachera donc plus bas sur les deux plus essentiels : Alma, la mère adoptive de Beth et Jolene, qui en tant qu’amie d’enfance de l’orphelinat, s’inscrit en tant que sœur de cœur de façon explicite.
  • Deuxièmement, je dois avouer que j’ai été littéralement bluffé par les prouesses techniques déployées par le réalisateur. La caméra de Scott Franck rend absolument passionnante chaque partie d’échec. Le tour de force est d’autant plus bluffant que la très grande majorité des spectateurs est bien loin de maitriser toutes les subtilités du jeu d’échec. Malgré cela, le spectateur participe activement à chaque partie, puisque la caméra lui permet d’en ressentir la tension et toutes les émotions inhérentes. Sans s’en rendre véritablement compte, le spectateur apprends même certaines subtilités et expressions du noble jeu : « défense sicilienne »,  « roque », « ouverture », « gambit », etc. Franck a poussé le souci de véracité jusqu’à l’extrême : chaque partie est ainsi reproduite de façon absolument réaliste, soit parce qu’elle bénéficie d’un fondement historique, en s’étant réellement déroulée en tournoi entre deux champions, soit parce qu’elle reproduit une combinaison de coups savante connue et appréciée des experts du jeu, soit encore parce qu’elle a été pensée et chorégraphiée sur la base d’un enchainement de coups et de techniques idéals. Ce degré de réalisme est rendue possible par le travail du célèbre champion Gary Gasparov, dont on peut apercevoir le nom avec le titre de consultant dans chaque épisode. Sa tâche essentielle est similaire à un chorégraphe, veillant au bon déplacement des pièces et aux mouvements correct des acteurs. Anya Taylor-Joy, qui interprète Beth adulte, ignorait absolument tout des règles des échecs. Comme la plupart des comédiens, Gasparov leur a montré de quelle façon se saisir des différentes pièces pour les déplacer et de quelle manière actionner la pendule par exemple. 
  • Enfin, ce qui m’a interpellé de façon peut-être la plus abrupte, c’est l’image de complaisance extrême envers les drogues et l’alcool. Certains ont cru voir dans la série les perspectives d’un débat sur le rapport entre le génie et la folie. Je ne pense pas que cela soit le cas ici, et c’est la raison pour laquelle je préfère axer ma réflexion sur les rapports addictif du personnage aux tranquillisants et à l’alcool. Il est en effet, je crois, assez rare de voir que le personnage principal d’une fiction puise ses ressources, trouve sa force et sa réussite dans ses addictions. L’image qui me vient d’entrée à l’esprit est celle de Sherlock Holmes, se droguant à la cocaïne pour ouvrir son esprit et utiliser l’intégralité de ses redoutables facultés de déduction. Sir Arthur Conan Doyle a expérimenté cette drogue sur lui-même et déclarait à propos de son personnage que la cocaïne permet à son personnage «  d’optimiser ses capacités intellectuelles et de l’aider à mieux réfléchir ». Il faut tout de même remarquer que cet aspect, très présent dans les romans, est considérablement atténué et édulcoré dans les adaptations audiovisuelles les plus récentes. C’est en somme le même effet que les pilules vertes produisent chez Beth. D’abord présentées à l’orphelinat comme un tranquillisant, elles se retrouvent plus tard dans l’armoire à pharmacie d’Alma, la mère adoptive de Beth, dont elle apparait elle aussi très dépendante. 
Beth en proie à ses addictions, entre drogue et alcool

Ces pilules vertes sont très régulièrement présentées dans la série comme la solution qui permet à l’héroïne de se sortir d’une mauvaise tournure : stressée et déstabilisée au cours d’une compétition, il lui suffit de recourir à ces pilules afin de recouvrer ses extraordinaires facultés, ou bien encore à mieux se concentrer. Le recours à ces drogues est d’ailleurs d’entrée présenté comme un traitement  médical habituel et légal, que l’orphelinat administre à tous les enfants. Beth doit avoir à peine 8 ans lorsque ses prises répétées la conduisent à ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui une overdose. Ce sont ses premières prises qui lui confèrent la faculté de visualiser mentalement un échiquier et de s’entrainer. Tout le long de la série, comme un leit-motiv, Scott reprendra ces plans ingénieux d’un échiquier mental qui apparait au plafond et dont les pièces bougent toutes seules, au gré des réflexions de Beth. 

Le célèbre plan de l’échiquier au plafond, image récurrente de la série

II. « Je suis censé aller en Russie, mais tout ce que je veux, c’est boire »

La jeune Beth et Monsieur Shaibel

La série se compose de sept épisodes d’une heure environ. Le pitch est assez simple : âgée de 9 ans, Beth Harmon est une jeune orpheline placée dans un orphelinat du Kentucky dans les années 50. C’est lors d’une rencontre fortuite avec le gardien bourru de l’établissement, M. Shaibel, que celui-ci lui fait découvrir le jeu des échecs. Dès lors, la fillette n’aura de cesse de progresser, apprenant toujours plus rapidement les subtilités du jeu. Au fil des années, nous suivons donc son évolution et sa progression, dans un monde essentiellement masculin, des petits tournois locaux jusqu’aux championnats internationaux dominés par les grands maîtres, parmi lesquels le grand Vasily Borgov. En parallèle de ses confrontations avec les différents champions, elle affrontera aussi ses propres addictions aux drogues et à l’alcool. 

Cette histoire, simple en apparence, conduit à se demander si l’on n’est pas ici en présence d’un biopic. Cette sensation est justement amené par le peu d’évolution narrative consacré au personnage principal : elle joue, participe à des tournois, perds, sombre dans ses addictions, joue, gagne, sombre à nouveau, etc. 

La séquence d’exposition est à ce titre explicite : Beth sors toute ébouriffée de sa chambre d’hôtel après une nuit de beuverie et arrive en retard dans un état second pour une confrontation de première importance avec le numéro un mondial, le russe Vasily Borgov, campé avec beaucoup de sobriété et de classe par Marcin Dorociński.

A partir de cet instant charnière, un flash-back nous ramène quelques années plus tôt au moment de l’arrivée de Beth à l’orphelinat afin de mieux apprécier comment elle en est arrivée à ce point. Contrairement aux règles en usage, ce match avec Borgov ne constitue pas le point culminant, ni l’aboutissement de l’arc narratif de Beth, il n’en est qu’une étape, cruciale certes pour la suite, mais pas ce qui aurait pu constituer l’affrontement final. C’est la raison pour laquelle, comme nous l’avons dit, l’évolution narrative du personnage, si elle est complexe et développée sur le plan des échecs, ne l’est pas véritablement sur le plan de son étude ni sur celui de sa description psychologique. Il y a, de façon paradoxale, bien des aspects qui mériteraient un développement : 

  • Son relationnel affectif : elle est peut-être amoureuse de Townes, puisqu’elle le confesse rapidement et à demi-mot, mais ce sentiment est unilatéral puisqu’il est gay. Il demeurera pourtant une affection palpable entre les deux. Beth a ainsi très peu de relations physique, et lorsqu’elle fait l’amour pour la première fois, cela la laisse au final quasiment insensible. Ses relations passent obligatoirement par la cérébralité, et elle ne semble s’épanouir et trouver son plaisir avec un homme que lorsqu’elle dispute une partie d’échec avec lui. Cet aspect s’illustre également et idéalement avec le personnage d’Harry, qui fut d’abord un adversaire avant de nourrir à l’évidence une affection sincère et touchante pour la jeune femme. Même s’ils finissent par coucher ensemble, les moments les plus intenses et intimes qu’ils partagent tous les deux restent autour d’un échiquier. Lorsqu’il finit par le réaliser, Harry finira par s’éloigner d’elle, même si la fin nous montre qu’il demeure tout de même dans son entourage proche. 
Beth et son premier amour, Townes
  • Son relationnel familial : il faut distinguer essentiellement ici la relation un peu complexe qu’elle entretient avec Alma, sa mère adoptive d’une part, et Jolene, qui s’inscrit comme sa sœur de cœur. A y regarder de près, chacun de ces deux personnages illustre à sa manière une facette de la problématique des femmes dans la société américaine des années 50 à 60. Jolene vient nous rappeler de façon discrète et intelligente que les personnes de couleur pouvaient souffrir d’une forme de discrimination : si elle n’est pas adoptée, contrairement à Beth, c’est essentiellement du à la couleur de sa peau, du moins le verbalise t’elle ainsi. Toujours selon elle, lorsqu’on la retrouve à l’âge adulte, sa progression dans la société est un combat permanent. Alma représente l’archétype de la femme au foyer des années 60, se prélassant devant la télévision et luttant contre les absences de son mari au moyen de tranquillisants.  Pour chacune des deux femmes, aider Beth dans son parcours représente une façon de s’échapper du quotidien et de lutter contre la place donné au femmes dans la société. Ce discours féministe de la série est ainsi développé de façon subtile et touchante au moyen de ces deux personnages attachants. 
Beth et Jolène
  • Son relationnel aux échecs : Beth possède une particularité étonnante pour un personnage, celui d’avoir vécu par deux fois des traumatismes fondateurs similaires. En effet, en y regardant de plus près, le départ du père et la mort de sa mère constituent les deux étapes majeures de la construction, du développement et de l’évolution de Beth, et ils se répètent par deux fois. Tout d’abord, l’abandon de son père biologique et le suicide de sa vrai mère abordés régulièrement sous formes de flash-backs sont les actes fondateurs qui la mènent à l’orphelinat où se révèlera son gout et son génie des échecs. Plus tard, l’abandon de son père adoptif, particulièrement absent et détaché, puis la mort de sa mère adoptive seront à leur tour des actes fondateurs qui amèneront Beth, certes après une dernière plongée vertigineuse dans ses addictions, à retrouver le chemin de l’indépendance et l’émancipation, notamment envers ses démons intérieurs.
Beth et Alma, sa mère adoptive

Au final, malgré les apparences, cette mini-série n’est donc pas un biopic, mais l’adaptation du roman éponyme de Walter Tevis, publié en 1983. Pour construire le personnage de Beth, l’auteur a déclaré s’être inspiré de sa propre expérience de joueur d’échec et de sa dépendance aux tranquillisants. 

Le personnage féminin de Beth qu’il construit pour l’occasion est assez fascinant à analyser, puisqu’il est soumis à chaque instant à des constantes opposées :

  • son parcours de prodige est contrebalancé par les drames personnels qu’elle traverse.
  • sa succes story est contrebalancé par sa spirale autodestructrice.
  • enfin, l’aspect statique de son visage est contrebalancé lors des parties qu’elle dispute, au gré de ses victoires et de ses défaites. 
Walter Tevis ( 28 février 1928 à San Francisco et mort le 8 août 1984 à New York)
Walter Tevis ( 28 février 1928 à San Francisco et mort le 8 août 1984 à New York)

III. « Tu as un talent inouï, mais tu devras en payer le prix »

Scott Franck

Scott Franck parvient à captiver et à rendre passionnantes des séquences qui sont en réalité des moments de pure réflexion entre deux personnes, ces moments interminables d’inaction où il ne se passe rien jusqu’à ce qu’un des deux se décide à bouger une pièce de quelques centimètres sur un plateau quadrillé bicolore. Disons donc le tout net : Franck réussit la gageure de rendre absolument palpitantes des séquences anti-cinématographiques. Pour cela, il utilise des Cuts à merveille afin de synthétiser les parties et de les rendre ainsi très dynamique, ce qui est paradoxal pour un jeu de réflexion qui s’étend en réalité sur plusieurs heures.  

Scott Franck a déclaré vouloir filmer chacune des nombreuses parties d’échec d’une manière chaque fois différente. Force est de constater que le pari est plus que largement réussi. J’ai été littéralement bluffé par l’ingéniosité formelle et la multiplicité des différents cadrages. 

  1. Des plans très serrés sur les visages des comédiens parviennent à restituer toute la tensions et les émotions des différentes confrontations. A ce titre, les comédiens sont tous excellents. Anya Taylor-Joy, qui interprète Beth adulte, adopte un style de jeu qui est, selon moi, à la limite du jeu neutre et inexpressif, dont je parle souvent sur ce site en citant l’exemple emblématique de ce cher Patrick Mc Goohan. Cette « Poker Face » affichée et maitrisée vient se fissurer lors des séquences de match de véritables micro-expressions qui nous renseignent, en tant que spectateur, sur les états émotionnels intérieur des protagonistes, et sur l’issue des différentes parties en cours. Franck enrichit ces différentes séquences au moyen d’une bande son particulièrement travaillée, où il utilise les effets de sons amplifiés combinées avec de très gros plans. Ces plans rapprochés, lorsqu’ils s’attardent sur le visage des différents acteurs, suffisent à indiquer lorsque le Roi est en danger, et que la partie se resserre.
  2. Il existe un deuxième biais qui permet l’immersion du spectateur utilisé par le réalisateur. J’ai personnellement trouvé une de ses meilleures applications dans « Rocky » de John G. Alvildsen. Cela consiste à utiliser judicieusement les commentateurs sportifs qui, par définition, amènent littéralement de la vie dans leurs propos. Ce faisant, ils servent également en quelque sorte de guide afin de mieux apprécier chaque tournants des rencontres. Cela fonctionnait bien avec un sport comme la boxe, et cela fonctionne tout aussi bien ici aussi. 

Il me faut également souligner ici la performance de la jeune Isla Johnston, très convaincante dans les premiers épisode où elle incarne Beth jeune. Je pense notamment à la séquence pleine de suspense durant laquelle elle connait sa première overdose en tentant de chaparder la réserve de pilules vertes.

Mais si les séquences autour de l’échiquier fournissent au final une véritable bibliothèque terriblement ingénieuse sur l’art et la manière de filmer l’infilmable, il faut aussi reconnaitre au réalisateur le désir de montrer que le jeu d’échec possède également des variantes plus spectaculaires. La série nous en montre au moins deux :

  1.  les parties rapides : les joueurs les surnomment « Blitz » et l’objectif consiste à jouer très rapidement ses coups, ce qui laisse vraiment très peu de temps à la réflexion, afin de clore la partie en moins de 5 minutes. 
  2. Les parties simultanées : un joueur dispute des parties contre plusieurs adversaires en même temps, ce qui demande des facultés de concentration assez énormes.

Ces deux variantes fournissent autant d’occasions de varier les représentations des parties d’un point de vue cinématographique, tout en permettant de garder, voire d’amplifier l’intérêt du spectateur.

Mais Scott Franck ne se contente pas d’empiler cette succession de plans ingénieux, car sa réalisation très soignée nous plonge littéralement dans cette période des années 50 et 60. Les décors et les costumes offrent une reconstitution minutieuse, soutenue par une bande son particulièrement riche et représentative de cette époque. L’arrivée de Beth à Las Vegas est ainsi filmée au moyen d’un plan séquence très travaillé, qui permet de voir l’incroyable restitution visuelle proposée par la série. Ce plan synthétise et donne à voir le travail sur la photographie et la lumière, présents tout le long de la série. Scott pratique un montage spécial, en choisissant d’alterner plans sophistiquées et lents pour mieux dynamiser ensuite les séquences de match, réalisées avec plus de rythme. En effet, les moments de tension les plus extrêmes de la série sont à l’évidence ceux autour d’un échiquier, ce qui est rappelons le assez paradoxal pour un jeu assez statique. 

Scott Franck et Anya Taylor-Joy

Conclusion

Le jeu de la dame constitue une série envoutante qui pousse le spectateur à dévorer littéralement les épisodes jusqu’au dernier et qui l’entraine de façon irrésistible, par la suite, à se procurer un échiquier afin de disputer une partie. Peut-être même ira-t-on jusqu’à fréquenter ces parcs et ces jardins où se retrouvent les joueurs amateurs, dans lesquels le beau final de la série trouve légitimement toute sa place. Comment, en effet, terminer de façon plus admirable une série qui parle d’un jeu poussé jusqu’au plus haut domaine compétitif que de revenir au final pratiquement au point de départ, au plaisir simple et vrai de partager sa passion avec de simples amateurs. Du sous-sol de l’école au sein duquel elle disputait ses premières parties pour s’échapper du quotidien, Beth trouve son échappatoire des milieux fermés ultra-compétitifs au grand air au milieu d’inconnus avec qui elle retrouve le plaisir simple de partager. Ainsi, après avoir accompli ce qui au fil des épisodes était apparu comme son but ultime, celui de s’imposer dans un univers essentiellement masculin en parvenant à battre le meilleur jouer de la planète, Beth apparait pour la première fois dans un ensemble blanc immaculée, relayant son état de sérénité et de calme intérieur. Libérée de ses démons intimes, elle semble prête à vivre enfin. On retrouve ici une fois de plus la référence au titre de la série, puisque Beth a effectué dans sa propre vie ce gambit de la Reine, en se libérant de ses addictions afin d’asseoir sa place au plus haut sommet. Malgré son incroyable succès, puisqu’à l’heure où j’écris, elle inscrit de nouveaux records d’audience sur Netflix, la mini-série ne connaitra pas de suite. C’est un peu comme si elle nous indiquait que la véritable et la seule suite logique à donner consistait en réalité à nous retrouver à notre tour devant un échiquier. 

La fin logique, où j’initie ma Maman aux joies du jeu d’échec….
…et le final officiel
La vidéo de cet article
Commentaires
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2 Responses

  1. Anonyme
    | Répondre

    La série aura une suite !!!!

    • Yannick
      | Répondre

      Merci pour ton commentaire…de mon côté, je n’ai vu aucune information dans ce sens…et puis, l’auteur du roman Walter Tevis n’a pas écrit de suite…si tu as des news, n’hésites pas à les partager

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